Les jardins de Carbonifère
Derrière ce nom évoquant charbon et fer, se cache un duo carolo : Sébastien Lacomblez et Thomas Delin. Le premier vient de l’art mais développe très vite une passion pour les plantes et les jardins. Le deuxième vient des jardins mais développe depuis toujours une passion pour le design et le vintage. A la croisée, les deux acolytes s’unissent pour concevoir des jardins. De façon la plus naturelle possible. Rencontre au vert.
Parlez-nous de votre rencontre ? Tout a débuté lors d’un repas chez un ami architecte commun. On a sympathisé en buvant du bon vin et en parlant de plantes. Sans aucune idée derrière la tête. On s’est recontacté quelques jours plus tard, et nous avons décidé de bosser ensemble sur un projet de jardin privé à Thuin. Ensemble, nous avons remis un dossier graphique d’un jardin qui évolue mois par mois ; un jardin d’inspiration naturaliste qui bouge avec le vent. Le projet a plu. Malgré nos profils assez différents, nous nous comprenons directement. Nous avançons vite, c’est facile.
Et le nom carbonifère ? Carbonifère correspond à une période géologique de la fin de l’ère primaire, il y a plus de 300 millions d’années. C’est l’époque des grandes fougères, des grands insectes. Nous sommes les produits de la civilisation thermo-industrielle et nous vivons dans l'anthropocène : les activités humaines sont en train de laisser une empreinte profonde dans les couches géologiques. Ce qui est d’autant plus juste ici, Charleroi s’est développé grâce aux énergies fossiles et au charbon.
Quelle est votre façon de procéder ? Nous nous sommes fait une idée d’une période qui est le point de départ. Les grandes feuilles et les fougères, nous les plaçons dans nos projets dés que le milieu s’avère propice à les accueillir. Et puis il y a l’imaginaire de la friche. L’extraction du charbon qui crée le paysage industriel de Charleroi et la renaturation spontanée de zones d’abandon suite aux différentes crises. Nous aimons réfléchir sur ces sujets, c’est inspirant ! Certaines personnes vont appauvrir des sols pour arriver à une richesse ! Alors que moins tu luttes contre la nature, et plus tu es efficient. Il faut toutefois lutter un peu. Si on ne lutte pas, nous ne sommes pas dans un jardin mais dans la nature. Il faut du bon sens technique pour envisager ou composer un jardin. Nous sommes consensuels : si une variété ne convient pas au sol, nous essayons de proposer des alternatives tout en restant dans une ligne cohérente.
Quelques projets déjà réalisés ? Nous en comptons deux terminés ; un jardin privé à Thuin et le jardin intérieur d’A6K à Charleroi, le nouveau centre d’activités économiques logé dans l’ancien tri postal carolo. Bien évidemment, il y a nos jardins respectifs qui sont des jardins d’essais et d’expérimentations. Nous travaillons actuellement sur d’autres projets de concert avec des bureaux d’architecture. Nous répondons aussi à des appels à projets avec intervention de Land art. Ce n’est que le début de l’aventure Carbonifère…
Plus d'infos sur instagram : @carbonifere
Photos _ Julien Peeters