Dans l'univers de la créatrice Marie Artamonoff
Bruxelloise, fraîchement installée à Charleroi, Marie Artamonoff compose ses bijoux avec une poésie brutalement délicate. Rencontre dans son univers singulier où l'intérêt porté aux sciences du vivant apparaît comme le leitmotiv de son processus créatif.
Quel est ton parcours? Après avoir suivi une formation en bijouterie joaillerie, Sébastien (Lacomblez, artiste-designer au sein de la cellule du Bouwmeester de Charleroi) et moi, avons créé Espèces en 2013. De part son emploi du temps, je poursuis aujourd'hui le projet en solo, même si Sébastien continue d'avoir un regard sur le projet bien évidemment. En fait, le premier bijou est né en 2010 mais nous l'avons commercialisé en 2013 au travers des salons qui se déroulaient en même temps que les Fashion Weeks. Le rythme effréné des salons, des défilés, de la mode en général, nous a fait repenser et redéfinir notre modèle économique. Aujourd'hui, nous ne vendons plus en boutiques, mis à part chez Stijl à Bruxelles et Graanmarkt 13 à Anvers. Je préfère développer ma propre clientèle en direct, via les réseaux sociaux et l'organisation de ventes privées. Cette démarche est plus juste et plus en harmonie avec les valeurs de la marque. Nous développons également le sur-mesure avec la création de pièces personnalisées, comme des alliances par exemple.
De l'artistique qui flirte avec l'artisanat et vice-versa? Oui! Je suis artiste, mais aussi artisane ! Et je suis fière de le dire haut et fort. Avant, l'artisanat pouvait avoir une connotation péjorative, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. En parallèle à Espèces, je réalise épisodiquement des costumes, des accessoires et des éléments de scénographie pour des compagnies de danse. En 2017, j'ai réalisé les costumes pour la compagnie d'Ayelen Parolin lors du Kunst Festival. Ensuite ceux pour la Compagnie Greffe de Cindy Van Acker basée à Genève. C'est à chaque fois un grand travail d'équipe, mais une réelle bouffée d'air frais. Et enfin, je m'adonne depuis peu à la céramique, en suivant des cours du soir à l'Académie des Beaux-Arts de Charleroi. Je développe une petite ligne d'objets, qui viendra prochainement compléter l'univers d'Espèces. C'est prenant et très réjouissant.
Ton arrivée à Charleroi : comment et pourquoi? Notre idée de départ était d'acheter une nouvelle maison ensemble. Avec notre budget et nos envies, on s'est vite rendu compte que cela allait être compliqué à Bruxelles. Nous avons visité cette maison et ça été le flash. Un véritable coup de coeur, le 21 juillet 2018. Nous y sommes installés depuis presqu'un an et ma qualité de vie a changé du tout au tout. On reste souvent à la maison, on s'y sent bien! Mais je me sens bien dans la ville aussi! C'est bizarre à dire, sans doute car cela ne fait pas très longtemps que je suis arrivée ici, mais j'ai l'impression d'être en vacances quand je me balade en ville. Les passants se disent bonjour! L'ambiance est conviviale, j'ai été super bien accueillie.
Tes adresses ici? Nous achetons notre café torréfié artisanalement chez Van Hove. Pour les restos, nous aimons le Blablah Wine le midi et Papilles&Pupilles le soir. Et pour manger italien, nous adorons aller chez Jacques au Sotto il Ponte.
Actu: Du 6 au 30 juin prochain, Marie présentera sa nouvelle collection de bijoux Espèces lors du Pop-up "Magma" avec les designers Gioia Seghers, No/An et Ireene, 184 rue Haute à 1000 Bruxelles.