Dans l’atelier de Sotiz
La bijouterie est sa passion. Arrivée comme un trait d'union entre ses différentes expériences artistiques, techniques et professionnelles, nous avons rencontré Sophie de la marque de bijoux Sotiz au sein de son atelier, à Marcinelle.
Quel est ton parcours professionnel? Artiste plasticienne, la sculpture était mon premier terrain de jeu. À mon entrée dans la vie active, je me suis dirigée vers le socioculturel en tant qu'animatrice. Après cela, un peu par hasard, j’ai travaillé dans la vente de bijoux. Simultanément, j’ai repris une formation en cours du soir en bijouterie-joaillier-sertissage-émaillage. Une fois ces 4 années terminées, j’ai continué à me former sous le couvert d’un maître bijoutier. Forte de ces expériences, j’ai créé la marque Sotiz en 2017. Depuis un an, je suis rentrée en couveuse d’entreprise afin de faire évoluer ma marque et m’y consacrer plein temps. Depuis septembre, je me suis inscrite à l’Académie des Beaux-arts de Charleroi dans l’atelier de sculpture. Une manière pour moi de jouer avec les techniques de la bijouterie et les notions de volume. Je sens que je vais bien m’amuser!
Comment est né Sotiz? L’idée me trottait dans la tête depuis longtemps, mais je n’arrivais pas à me lancer. Puis il y a eu lui, ce patron horrible. Il m’a mise à bout. Il était temps pour moi de faire ce pourquoi je me lève tous les matins : créer. Et ça tombait bien, ma formation se terminait justement. Sotiz est donc une entreprise portée par la passion et la volonté de vivre de mes créations. Mes bijoux ne ressemblent pas à ceux de la boutique du coin. Tous sont inspirés par le sens que je veux leur donner. Ils sont donc uniques. Je travaille l’argent 925 (et en or, sur demande) et pour le reste, je me laisse porter par ce qui m’intrigue et me parle comme le bois, les niveaux à bulle, les insectes, etc. Jusqu’il y a peu mes créations étaient destinées à la vente. Avec le temps les idéaux ont évolués, Sotiz est aujourd’hui en pleine transformation. Agrandir la boite à bijoux de mes clientes sans investir des fortunes, faire profiter de mes conseils et de mes compétences, donner la possibilité à plus de femmes de porter des bijoux-créateurs, porter un bijou sans pour autant le posséder, lever le voile sur la façon dont ils sont réalisés, voilà mes envies pour demain. Ce concept innovant tient au développement de 3 services: la location de mes bijoux, un service de commandes personnalisées et des workshops!
Et demain? Le projet pour demain est concrètement une levée de fonds via le système de financement participatif (toutes les infos ici ). Cela me permettrait d’arriver à un projet abouti et pro, un projet qui soit à la hauteur des espérances de mes client(e)s et des miens. Une fois la somme atteinte, la phase de « transformation » prendra alors son cours. J’aimerais ensuite étendre ce service de location à d’autres créateurs.
Est-ce facile d’entreprendre aujourd’hui? Entreprendre est un parcours du combattant ou la ténacité est primordiale. Je ne sais pas si c'est plus compliqué qu’"hier". Je peux juste constater qu’aujourd’hui nous sommes mieux accompagnés dans certaines démarches. Mon projet, je le monte seule et pourtant je n’en ai pas l’impression. En effet, j’ai la chance d’avoir mon atelier dans un espace qui est partagé par une trentaine d’autres créateurs et métiers transversaux ( Composite, NDLR). Ce qui fait que si l’un d’entre nous a besoin d’infos ou d’un service, il a toujours quelqu’un vers qui se tourner. Cela aide beaucoup au quotidien.
Charleroi aujourd’hui, c’est comment? Une ville qui revit et qui bouge. Une ville où l’on a l’impression que tout est possible et surtout l’inattendu. C’est une tout autre façon d’être et d’entreprendre.
Photos _ Julien Peeters