Dans l’atelier de Jérôme Considérant
Diplômé en communication visuelle et graphisme à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Jérôme Considérant a d’abord travaillé dans l’imprimerie, le web design et le lettrage publicitaire avant de faire des pictogrammes ses meilleurs alliés. L’artiste carolo est continuellement en train de dessiner, voguant entre commandes publiques et expositions en Belgique. Qu’il réinterprète des œuvres classiques ou des panneaux routiers, la dérision et la critique sociale ne sont jamais loin. Interview du tac au tac entre ses murs.
Si tu devais te présenter en quelques mots, que dirais-tu ?
Jérôme Considérant : « Bâ wèt ! »
La signalétique, tu es tombé dedans il y a longtemps ?
J. C. : « Il y a une vingtaine d’années. Je travaillais dans une boîte de lettrage et là, sont nés mes premiers détournements. »
Quelle est l’idée derrière ton travail ?
J. C. : « En général, j’attends qu’on me le dise. Ça m’évite de raconter n’importe quoi… »
Tu es né à Charleroi. Que représente la région à tes yeux ?
J. C. : « Oui, je suis né à Charleroi. Quand je faisais mes études à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, les gens me demandaient comment je faisais pour vivre dans une ville si dangereuse et si sinistrée. Être Carolo n’avait rien de cool à ce moment-là et ça me plaisait beaucoup — rires. »
Ce que tu aimes à Charleroi ? Et ce que tu n’y aimes pas ?
J. C. : « J’aime son folklore fait de bric et de broc, et ses rues oubliées qui me font voyager. Je n’aime pas son “néo chauvinisme”. »
Comment bosses-tu, ici, dans ton atelier ?
J. C. : « Je bosse tous les jours ici. Principalement sur pc et sur papier. C’est une production continue, ponctuée parfois de fulgurances intéressantes. Vous pouvez facilement vous en faire une idée sur mon compte Instagram, lord_of_terrils : ça part dans tous les sens ! »
Tu préfères travailler en solo ou en collaboration ?
J. C. : « La plupart du temps, en solo. J’ai une certaine appréhension à bosser en groupe. En ce qui concerne la création graphique du moins. »
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
J. C. : « En ce moment, je m’intéresse énormément à Bruegel, à la mythologie grecque, à la Renaissance, à Aubrey Beardsley, à Gustave Doré… Bref, que de l’actuel — rires ! Le tout, sur fond musical constant. Les grands gagnants du confinement sont King Krimson, Magma, Sunn O))), Coriky, Squid, Baxter Dury, Jean-Claude Vannier, Primitive Man, JP Nataf, Klô Pelgag… »
Tes prochains projets ?
J. C. : « Finaliser plusieurs créations, exposer — si on me le propose —, terminer de lire les livres que j’ai commencés… »
Où peut-on te croiser ?
J. C. : « En ces temps de “monde d’après, mais pas encore vraiment, on verra plus tard, ou pas”, principalement dans les bois et les forêts de la région ! »
En savoir plus: https://www.instagram.com/lord_of_terrils
Texte : Marie Hocepied
Photos : Olivier Bourgi
Cet article a été réalisé avec le soutien de En Mieux.